11 avr. 2012

Paranroizeuses

« Il s'agissait sans doute d'un de ces termes dont on ne connaît le sens que lorsqu'on a fait son service militaire, lorsqu'on est un adulte, une grande personne capable de comprendre les calembours, un homme ayant accès à tous les mots, et notamment, aux « gros mots ». Pourtant, je savais bien qu'il ne s'agissait pas là d'un gros mot. Tout au plus quelques gros mots s'étaient-ils faufilés à travers les murmures...
Tel que je l'entendais, ce terme faisait un peu le bruit de pluie que font les arroseuses ; il avait quelque chose de déteint ou de rouillé ; pourtant, d'étincelant aussi, comme les pointes anciennement dorées qui coiffaient chacun des hauts barreaux dont l'échelonnement parallèle constituait la grille de l'octroi. Mais un si vague étincellement, une dorure si rongée d'humidité et si déchue qu'autant vaudrait parler de mouchetures sidérales à propos des protubérances métalliques qui saillent hors du cuir de semelles cloutées. D'un côté, il y avait un miroitement susceptible d'orienter l'esprit vers les choses les plus nobles : tout ce qui participe des tournois, des rois et des chefs francs hissés sur le pavois ; de l'autre, il y avait l'endroit coassant et fangeux dans lequel s'embourbe la même diphtongue oi : tout ce qui fait culotte de zouave, patois patoisant et ouailles de la paroisse de Fouillis-les-Oies. »
(Michel Leiris, Biffures)


(Chacun son grain de sable.  Dans ma chaussure, le caillou se déguisait en "rose qui avait déclose sa robe", affrontée à ma stricte discipline du PP !)
 



7 août 2011

Itération, résignation

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« J'écris pour voir. Les images sont le non-dit du texte. Je soulève les mots comme des écailles. Mais le langage modifie l'image en la disant de telle sorte qu'il faut la revoir... La revoyant, elle a changé, il faut la redire, ce qui la change encore. Alors je m'obstine, essayant de convoquer ce qui n'en finit pas de changer pour que la réalité soit là, qu'elle m'attende. Mais ma réalité est une fiction puisqu'elle ne prend corps que dans l'épaisseur du texte... À présent, je me dis : ta réalité sera ce que tu écris, et à la fin on verra... »

(Bernard Noël, Le 19 octobre 1977)
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25 juil. 2011

Malaise

 
Ce qui rôde dans les livres
Ce qui se trame dans les habitations
Ce qui grouille sur les murs du monde

5 mai 2011

Circule !

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« Quant à Moi !, dit la Virgule,
J’articule et je module,
Minuscule, mais je régule
Les mots qui s’emportaient !


J’ai la forme d’une Péninsule ;
À mon signe, la phrase bascule.
Avec grâce, je granule
Le moindre petit opuscule.




Quant au Point !
Cette tête de mule
Qui se prétend mon cousin !

Voyez comme il se coagule,
On dirait une pustule,
Au mieux : un grain de sarrasin.



Je le dis sans préambule :
Les poètes funambules
Qui, sans Moi, se véhiculent,
Finiront sans une notule
Au Grand Livre du Destin ! »

(Pavane de la virgule, Andrée Chedid)

30 avr. 2011

Ningyo Johruri Bunraku

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Une seule phrase et plusieurs petits poissons en retour, dont celui-ci :


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Marché

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Un pain multicéréale et une tarte au riz : 8,20 €

Une laitue, un kilo de pommes de terre, cinq tomates, une botte de persil, un artichaut, trois bottes d'asperges, un grand ravier de fraises, deux kiwis, un ananas et quatre tiges de rhubarbe : 13,17 €

MANGEZ DES FRUITS ET DES LÉGUMES !

21 avr. 2011

Charles, t'es sûr ?

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Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;
(Baudelaire, Les Phares)


Et nous voilà avec un jeune homme tout perplexe...
Se reconnaît-il dans ce miroir poétique ?





1 déc. 2010

Infra-mince

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Un livre sur l'art invisible, avec une riche iconographie, publié aux éditions du Regard, c'est pas rien !

8 août 2010

Le soleil a rendez-vous avec la lune

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Nombre d'or ; on donne cette dénomination à une période de 19 ans au bout de laquelle les nouvelles lunes reviennent au même jour du mois. 
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1 août 2010

Les voisins

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Maestricht, ville forte de Hollande, chef-lieu du duché de Limbourg ; 30,000 hab. Cette ville, qui changea plusieurs fois de maîtres depuis le xvie siècle, et qui fut prise par les Français sous Louis XIV et sous Louis XV, fut de nouveau occupée par eux en 1794 ; elle devint en 1795 et resta jusqu'en 1814 le chef-lieu du département de la Meuse-Inférieure. Elle fut annexée au royaume des Pays-Bas par les traités de 1815, et elle appartient à la Hollande depuis 1839.


Toujours ce micmac entre Pays-Bas et Hollande...
 
Ya un allumé qui a remplacé par Mastrege à peu près toutes les occurrences de Maastricht dans l'article de Wikipedia !!!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maastricht
Un Français qui a résolu de se débarrasser ainsi de tout problème pour prononcer le nom de la ville (et du traité) ?
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30 juil. 2010

Crampes d'estomac

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Honte ! Honte !

Et lui, là, qui porte atteinte à la France tout entière, il mérite quoi ?
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25 juil. 2010

Béotien !

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Lafayette (Comtesse de), auteur de romans pleins de naturel et de vérité, tels que : Zayle et La princesse de Clèves. Elle a laissé des Mémoires et une correspondance inédite. Née au Havre en 1632, morte en 1693. 
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21 juil. 2010

Soif !

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Préparatifs d'une expédition au garage :
un ou deux mètres carrés de coton,
un beau sourire bien frais,
un instrument d'optique,
et des clés !
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18 juil. 2010

Foyers

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Kepler, célèbre astronome du Wurtemberg (Allemagne), qui perfectionna les lunettes astronomiques, et établit sur de solides bases le système de Copernic ; 1571-1631.

Un peu elliptique, cette définition !
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16 juil. 2010

23

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Horizon ! horizon ! ne me saute pas comme ça à la figure !
Reste à ta place, je t'en conjure.
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